Sylvie Sampol – Psychologue

L’autre ne vous doit rien…

L’autre ne peut pas répondre à vos attentes. Je parle des attentes intérieures, d’une facette de votre personnalité qui demande à être vue. Vous avez des attentes qui ne pourront être comblées que si vous vous en occupez. Et là comme par magie, l’autre viendra vous apporter le reste, mais il vous faut faire la moitié du chemin.

Pourquoi l’autre ne peut pas combler votre demande ? Nous nous sommes constitués au cours de notre enfance avec des facettes blessées de notre personnalité. Si par exemple, nous avons appris dans notre enfance, qu’il faut s’occuper de l’autre avant soi, si avec notre culture judéo-chrétienne, nous pensons que s’occuper de soi c’est être égoïste, cela peut donner des personnes qui ne peuvent prendre du plaisir que si l’autre en face est heureux. Je vous rappelle que ce n’est pas tous les autres qui font vibrer cette partie blessée de vous mais certaines personnes et en général, notre conjoint(e), nos enfants, notre famille ont ce rôle là. Et tant mieux, car c’est grâce à ce miroir, à ce mal être qui apparaît que nous avons à nous occuper de cette partie blessée, de notre enfant intérieur qui croit mordicus au fait, dans notre exemple, à prendre du plaisir alors que l’autre n’est pas dans ce plaisir, est impossible. Vous allez me dire, mais moi je prends soin de moi, je fais des activités pour moi, je m’occupe de moi… oui mais il y a un certain domaine, à certains moments, où on ne s’autorise plus et on en souffre et on en veut à l’autre de ne pas être lui aussi dans le plaisir (si on reprend cet exemple)

Couple Martine et Sébastien.

En effet, Martine s’occupe d’elle, elle chante dans d’une chorale, fait partie d’un club de sport, est bénévole dans une association de comtes pour les enfants. Elle devrait être pleinement épanouie. Mais non. Elle reproche à son mari Sébastien de ne pas lui dire qu’il a lui aussi du plaisir dans leurs activités communes. L’autre jour, ils sont partis pique-niquer dans la garrigue. Il fait beau, le cadre est idyllique. Et là une petite voix sournoise surgit en Martine. « c’est toujours moi qui ai l’initiative de nos activités communes » « et en plus il ne dit même pas qu’il se sent bien ».

Que s’est-il passé ? Martine est heureuse de son pique-nique mais sa partie blessée se rappelle à elle. « c’est quoi cette joie, cette insouciance que tu vis ? Tu vois bien que Sébastien n’est pas heureux, il ne dit rien ». Et là elle sollicité Sébastien en lui demandant si il est content. Sébastien marmonne quelque chose pour valider ce bonheur mais cela ne suffit pas à la réconforter. Elle poursuit son pique-nique avec cette voix intérieure, ce rabat-joie…

Que peut-elle faire ? Elle peut tout simplement, ne plus croire à cette croyance du passé et profiter du moment présent, de l’ici et maintenant. Cela a l’air simple mais en vérité c’est un saut à l’élastique psychique qui est demandé. Cette croyance est inscrite dans nos cellules et notre volonté n’y peut rien. On le saurait depuis le temps si c’était aussi simple.

 

Donc elle pourrait tout simplement profiter de son pique nique. Et si elle arrive à ne pas croire à cette petite voix égotique, sa joie sera contagieuse, la vraie joie qui infusera l’autre et remplira Sébastien d’une vraie joie. Nous ne sommes contagieux que quand nous sommes vrais, que quand l’émotion du passé est identifiée et corrigée. Là, le vrai sentiment apparaît, celui qui est contagieux de vie et d’amour.

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