Dans le précédent texte, j’ai évoqué le conflit de couple.
Revenons sur cette idée de conflit et d’émotions.
Le conflit débute quand nous sommes touchés émotionnellement. Une émotion de colère, de peur, etc. émerge. Cette émotion est exprimée par une nos facettes de personnalité. Cette émotion que dans le passé, dans notre enfance, nous n’avons pas su gérer, une émotion qui n’a pas été accompagnée par les adultes de notre enfance. Et nous ne savons qu’en faire. Il va y avoir deux manières de gérer cette émotion :
- soit nous l’exprimons en rendant l’autre responsable de nous faire du mal,. Nous devenons donc soit le bourreau de l’autre en lui criant dessus…nous le désignons comme responsable de notre colère ;
- Soit nous la réprimons, nous devenons la victime de l’autre et nous lamentons « qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça ? Il est méchant avec moi. Mais ce qu’il faut savoir c’est que cette colère, cette tristesse que nous n’exprimons pas, nous ne tarderons pas à nous venger et nous deviendrons à notre tour le bourreau de l’autre.
Donc nous pouvons voir dans certains couples des personnes qui vont vociférer leur colère, déverser leur colère sur l’autre et d’autres qui vont se comporter en victime en réprimant leurs émotions mais à un moment donné se vengeront.
Comment se constitue notre mécanisme de régulation de nos émotions ?
Quand nous sommes petit, avant quatre ans, nous exprimons nos émotions dès qu’elles surgissent en nous. Un petit enfant pleure parce qu’il n’est pas content et une fois son émotion exprimée retourne à son jeu. Plus tard, l’éducation nous apprend à contrôler nos émotions. Certains les contiennent jusqu’au moment où la coupe étant pleine, elles sortent comme un diable sort de sa boîte. D’autres apprennent à les réprimer mais ne manquent pas de faire payer à l’autre ce qu’ils pensent avoir subi de l’autre. Ce sont les vieux dossiers qui sortent.
Cette éducation nous apprend le stockage émotionnel qui fait que la colère contenue s’entasse dans une cuve jusqu’à ce qu’elle soit pleine et ressort de manière exponentielle.
Deux autres facteurs font que ces émotions perdurent.
– Normalement une émotion qui est une réaction physiologique dure quarante secondes, ce sont les jugements issus de nos croyances qui font qu’elles perdurent.
Ex : je suis en colère parce que ma femme me dit que je ne fais rien de bien. Déjà ce jugement nous touche parce qu’en nous existe une croyance de « je ne fais rien de bien » ; autrement cela ne nous toucherait pas. Donc quand j’entends la phrase de ma compagne ou que j’interprète son soupir comme « tu ne fais rien de bien », cela me rend triste ou en colère et le fait de ressasser cette croyance auto nourrit mon émotion. La cuve ne se vide jamais. Le petit enfant, ne ressasse pas une croyance négative et ne nourrit donc pas son émotion négative. Nous, adultes, n’avons de cesse, de croire que les croyances négatives que nous avons construites quand nous étions enfant, sont vraies. Et entretiennent nos émotions de tristesse, de colère qui ne se soulagent que difficilement.
Mais cela peut être aussi la croyance « la colère, ce n’est pas beau ».
- Le deuxième facteur est qu’au lieu d’exprimer notre émotion dès qu’elle pointe son nez, nous la contenons. Il nous faut un certain seuil de souffrance pour que le diable sorte de sa boîte, il est vrai pour ceux qui se sont construits avec un seuil bas de souffrance, la colère va être plus facilement exprimable mais rappelez vous que l’autre n’est en rien responsable de notre souffrance et l’erreur que nous faisons c’est de déverser la colère sur l’autre. Pour ceux qui se sont construits en réprimant leur colère, le seuil sera plus haut mais quand ce seuil sera atteint, la vengeance pointera son nez. Ce ne sera pas sous une forme tonitruante mais peut-être plus subtile qui ne manquera pas d’attaquer la faiblesse de l’autre et de le faire souffrir. Extérieurement, la personne ne passera pas pour une personne violente mais son venin alimenté par sa vengeance fera son travail.
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